analyse de pratique

analyse de pratique

Je suis en stage à l’hôpital, dans une unité prenant en charge les personnes âgées de plus de 75 ans. Cest un premier contact pour moi avec le milieu hospitalier et je suis très enthousiaste, mais pleine d’appréhensions. Et si je n’étais finalement pas faite pour ça ? Et si je n’étais pas à la hauteur ? Et si je n’arrivais pas ? faire face, devant la souffrance, la maladie, la mort ? Autant de questions qui se posent dans ma tête… C’est ma première semaine et je travaille l’après midi. La distribution des médicaments faite avec l’infirmière, j’effectue les changes avec l’aide soignante.

Je ne suis pas encore très à l’aise. Bien sûr, nous avons eu un cours théorique sur le déroulement d’une toilette au lit, d’un change. Mais j’ai beau avoir mes fiches en tête, je n’ai en mo- Je sais que pour que correctement maîtris Les gestes sont nouv or4 Sv. ivx to nextÇEge Swipe to View nexr_ page rité nécessaires. ce soin soient trainement. premiers contacts intimes avec les patients. Dans les premières chambres où nous effectuons le change, j’observe la technique de l’aide soignante. J’aide à manipuler le patient, je le sèche, j’aide ? mettre la couche

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propre, mais ce n’est pas moi qul passe le gant e toilette.

Puis nous arrivons dans la chambre de monsieur M. Ce monsieur est un patient en fin de vie. Il ne semble plus réagir à ce qui l’entoure. Il est alité toute la journée, est oxygéno- dépendant, sa nutrition est parentérale. Nous commençons le change, c’est à moi de m’occuper de sa toilette intime. Après l’avoir complètement mis à plat sur le matelas nous défaisons sa couche et procédons au soin. Du fait de sa nutrition par voie intraveineuse, ce patient n’a pas ou peu de selles. Or, lorsque nous le mettons sur le côté afin de procéder à la toilette de ses esses, un petit écoulement fécal est présent.

J’effectue alors les gestes, avec lenteur, certes. Je garde en tête les consignes de toujours aller du plus propre vers le plus sale, et je m’applique. ‘ai le souci de bien faire les choses. Mais j’ai beau Hess PAG » OF d le plus sale, et je m’applique. J’ai le souci de bien faire les choses. Mais j’ai beau l’essuyer, il y a toujours ce petit écoulement, stimulé par le passage du gant. L’aide soignante me dit d’accélérer un petit peu le rythme, elle n’aime pas que monsieur M. soit trop longtemps sur le côté, car cela complique sa respiration qui est ragile.

D’ailleurs, elle remarque chez lui des pauses respiratoires. Nous terminons le soin très rapidement, et nous le remettons en position semi assise en redressant le dossier du lit. Mais ce n’est pas suffisant. Il présente un faciès légèrement cyanosé. Nous contrôlons donc sa saturation en oxygène, et elle est basse. 85… 86… 88… 90… 93… 95… Le patient retrouve peu à peu une saturation en oxygène correcte, mais ces secondes me paraissent être une eternité. Je ressens en moi un profond mal-être à cet instant précis. Quelle était l’incidence de mon manque de rapidité ?

Je ne cesse de penser que ce patient aurait pu mourir, par ma faute. Ou plutôt que sa mort aurait pu être provoquée par mes gestes. Qu’importe, c’est du pareil au même. A ce moment là, mort aurait pu être provoquée par mes gestes. Qu’importe, c’est du pareil au même. A ce moment là, je suis pour la première fois confrontée à la mort. Je savais ce patient en fin de vie, et je savais bien sûr qu’une amélloration de son état n’était pas à espérer. Je savais également que le seul dénouement pour cette personne était la mort. Alors bien sur, je m’étais préparée mentalement, ? oir cette personne partir.

Et je pensais qu’au moment venu, je serais même presque soulagée, de part son état. Seulement, je ne m’étais pas préparée à ce que cela arrive, ou semble arriver, lors de la prodigation d’un de mes soins. Quelle est la limite entre la mort provoquée, et la mort… parce que c’est la fin ? Avec toute la rationalité du monde, et en sachant que ce monsieur M. était en fin de vie, je n’ai pas su me déculpabiliser de mes gestes, et de leurs torts. La semaine suivante, en arrivant le lundi matin dans le service, j’ai appris le décès de monsieur M. , survenu dans le week-end.