LE LANGAGE – Qu’est-ce qu’un langage ? Un système de communication et d’expression utilisant des signes différenciés. On dira aussi une langue. Ex : Les langues naturelles, le langage des signes des sourds- muets, le langage des fleurs, les langages informatiques, la signalisation routière.. Cette définition de ce qu’est un langage ou une langue ne doit pas en dissimuler une autre : celle qui concerne le langage comme tel. – Qu’est-ce que le Ian faculté qu’a un être ou une espèce de s’e uer au moyen de or76 Slgnes différenciés.
Sni* to View la capacité, la Pour parler dans un ossibilité, la faculté • Ces deux définitions du langage, qui sont moins deux sens du mat langage que deux réalités distinctes désignées par le même mot, sont-elles sans rapport ? Non, elles sont liées, mises en relation, articulées par une troisieme réalité : la parole. – Qu’est-ce que la parole ? Parler, c’est dire quelque chose ? quelqu’un. Or, dire quelque chose à quelqu’un, c’est bien en effet exprimer quelque chose et le communiquer en utilisant pour le faire une langue déterminée.
La parole est donc bien d’une part la mise en œuvre du langage comme faculté d’expression t de communication et d’autre
Suffit-il même de constater de la communication qui utilise des ignes, donc un langage, entre des êtres pour avoir la certitude que ces êtres parlent, donc qu’ils sont doués de la faculté de s’exprimer et de communiquer? De deux choses l’une : ou bien il y a parole et donc langage (compris comme faculté) partout où se rencontre des langues et donc de l’expression et de la communication ou bien ce n’est pas le cas et donc il faut dissocier l’utilisation dune langue et la parole.
Or, ces deux thèses paraissent aussi peu valables l’une que l’autre : dire qu’il y a de la parole là où il y a de la communication reviendrait à prêter aux ordinateurs ou à nos rganes lorsqu’ils nous font souffrir la faculté du langage ! Mais dire qu’il n’est pas nécessaire de pouvoir parler pour communiquer n’est pas moins surprenant : comment échanger des informations si on n’en a pas la faculté ?
D’où ces questions : parmi tous les êtres qui communiquent entre eux par des signes, qu’il s’agisse des hommes, des animaux ou même de plantes ou de machines, comme des ordinateurs par exemple, quels sont ceux qui parlent authentiquement, quels sont ceux qui sont doués du langage ? Qui parle ? Quels sont les êtres dont on peut dire qu’ils possèdent réellement la faculté de ‘exprime OF sont les êtres dont on peut dire qu’ils possèdent réellement la faculté de s’exprimer et de communiquer ?
Et selon quels critères peut-on les distinguer des autres ? De quoi dépend la parole et donc le langage ? Et, si tous les êtres qui communiquent par des signes ne parlent en réalité pas, alors qu’est-ce qu’ils font ? Mais, si la parole, le langage et les langues sont liés de telle sorte qu’il suffit d’être doué du langage pour pouvoir parler, à savoi dire quelque chose à quelqu’un, est-ce que cela signifie qu’il suffit de pouvoir parler pour le faire ? Non . core faut-il avoir quelque chose à dire ! Qu’est-ce que cela signifie sinon que la parole nous met en relation non seulement avec une langue et le langage comme faculté, mais aussi avec ce que la parole exprime. Mals qu’est-ce que c’est ? Parler, c’est dire quoi ? Qu’est-ce parler veut dire ? Qu’est-ce que la parole exprime ? Que désignent les signes utilisés dans la parole ? Et, le pouvoir expressif de la parole est-il sans limite ? Est-ce qu’on peut tout dire ? l) QUI PARLE ?
Se demander qui parle, c’est se demander si là où on peut constater la présence d’un langage ou celle d’une communication ntre des êtres, il faut soutenir que ces êtres sont doués de la parole et donc du langage comme faculté. Si la question se pose, c’est parce que si on peut et doit soutenir que la parole suppose à la fois une langue et le langage, le contraire n’est pas toujours vrai puisque par exemple des machines peuvent communiquer sans qu’elles se parlent, c’est-à- dire sans qu’elles soient douées du la peuvent communiquer sans qu’elles se parlent, c’est-à-dire sans qu’elles soient douées du langage.
Mais par ailleurs comment savoir si un être est doué de langage, t donc qu’il parle, sinon en observant ses communications ! Puisqu’on ne peut pas avoir de saisie directe de la faculté de s’exprimer et de communiquer d’un être ou d’une espèce, on ne peut affirmer qu’elle est présente qu’en observant ses manifestations, c’est-à-dire des messages entre des êtres. Or, et c’est bien le problème, rien ne parait distinguer un message qui n’est pas une parole d’une authentique parole !
L’enjeu de cette question est, entre autre, de s’interroger sur l’idée courante selon laquelle les animaux parlent. Cette idée repose sur l’observation de messages échangés entre animaux. Mais, précisément, c’est ce qui est ici en question : observer la présence de communication entre des êtres implique-t-il qu’on doive leur accorder la parole ? Mais attention : il ne faudrait pas croire que tout est déjà joué et donc que tout ce qui suit est destiné à assurer l’homme du monopole de la parole.
Pour pouvoir y répondre, encore faut-il en bien comprendre les termes. Langage, langues et parole. Il s’agit ici de préciser le sens des termes en jeu ainsi que leurs relations. 1 ) Qu’est-ce qu’un langage ? On a vu qu’il faut distinguer le langage des langages ou langues : e langage comme tel est une faculté : celle de s’exprimer et de communiquer, faculté sans la uelle la arole serait impossible. Cette faculté est l’objet d’ ses sciences : PAGF OF serait impossible.
Cette faculté est l’objet d’étude de diverses sciences : psychologie, humaine et animale, neurologie, (étude des aphasies qui sont ou bien liées à l’absence d’apprentissage de la langue ou à des traumatismes psychiques ou bien à des lésions neurologiques), sciences cognitives, mais aussi du point de vue de sa formation, de la paléontologie (Science des êtres vivants ayant xisté au cours des temps géologiques fondée sur l’étude des fossiles. ) Les langages ou langues sont des systèmes de signes différenciés qui permettent l’expression et la communication d’informations, de messages.
Mais qu’est-ce qu’un signe ? La définition d’un signe en général est déterminée par sa double fonction d’exprimer et de communiquer : pour exprimer, il doit rendre présent sous une forme quelconque quelque chose qui n’est pas présent ou pas perçu comme tel et pour communiquer, il doit pouvoir être perçu et identifié comme signe. un signe donc est d’une manière générale une chose, un objet, n être, peu importe quoi pourvu que cela soit sensible, c’est-à- dire susceptible d’affecter nos sens, qui exprime, représente ou seulement indique autre chose, et cette fois peu importe quoi, sans aucune restriction.
Il est donc une réalité sensible qui en signale une autre, qui n’est que pour en indiquer une autre, dont la fonction est d’en signaler une autre. Il établit donc une relation. Toutes les réalités qui répondent à cette définition peuvent ou doivent être considérées comme des éléments, qul avec d’autres dont ils se distinguent, composent des langu PAGF s OF onsidérées comme des éléments, qui avec d’autres dont ils se distinguent, composent des langues ou langages.
A savoir : les langues naturelles auxquelles on réserve le mot langue par opposition au langage (elles doivent cette différence terminologique à ce qu’elles supposent spécifiquement le langage comme faculté. ), ainsi que tous systèmes de signes différenciés • langages informatiques, des signes, signalisation routière, des fleurs, le morse, les signaux de fumée, les codes vestimentaires, les blasons… On peut en fait se demander s’il existe des réalités ui échappent totalement au statut de signe…
Rq : Cet ensemble est l’objet d’une science spécifique, non encore totalement constituée : la sémiologie, c’est-à-dire la science des signes, au sein de laquelle figure à titre de partie une science constituée qui s’occupe spécifiquement des langues naturelles, c’est-à-dire des langues humaines : la linguistique, fondée par de Saussure au début du siècle dans le Cours de linguistique générale, paru en 1916, soit 3 ans après sa mort. Cest d’ailleurs à lui que l’on doit les distinctions entre langue, langage et parole ainsi que l’idée de la sémiologie.
Mais, on le comprend, une pareille extension pour les signes et les langages renvoie à une diversité qualitative et à une multiplicité quantitative telles qu’il est nécessaire de procéder ? des distinctions, à une typologie des signes et donc des langages. En voici quelques-uns uns. L’indice : signe naturel dont la présence indique la présence d’autre chose qui est passé ou qui est présent, mais qui dont la présence indique la présence d’autre chose qui est passé ou qui est présent, mais qui n’est pas directement perçu ou qui n’est pas de l’ordre du perceptible.
C’est par exemple la fumée omme l’indice du feu, la fièvre comme indique d’une attaque virale (et d’une manière générale ce qu’on appelle les signes cliniques ou symptômes qui font l’objet d’une lecture médicale qu’on appelle le diagnostic : voir ou lire à travers, définie par ce qu’on appelle la sémiologie médicale), les cendres qui indique ? S. Holmes qu’elle est la marque du cigare, etc. La lecture de ce type de signe repose sur le principe de causalité : le signe est un des effets visibles de quelque chose qui en est la cause et qu’on identifie par lui.
Ce qui comporte toujours un risque d’erreur qui ait de toute lecture de signes naturels un art délicat. Le signal : signe naturel ou conventionnel qui déclenche un comportement et qui est destiné à cela, comme un feu rouge, un ordre donné à l’armée ou la sonnerie à la fin du cours. La lecture consiste en un comportement adapté au signal émis, en une réaction déterminée, le plus souvent apprise, acquise par apprentissage. Un signal n’est en effet pas un stimulus auquel on répond de manière réflexe.
Le symbole : signe qui indique une chose par analogie ou par métaphore avec elle, comme c’est le cas des symboles de la justice par exemple. Le rapport entre le symbole et ce qu’il symbolise n’est pas naturel, mais conventionnel ou culturel. La lecture des symboles suppose donc une certaine connaissance des repères culturels en cours I 7 OF des repères culturels en cours là où il est employé. Sans la connaissance de cet arrière-fond culturel, la lecture des symboles est impossible ou difficile. Les signes linguistiques : le mot signe est donc nom du genre et de l’espèce la plus éminente des signes.
Il s’agit des signes qui composent les langues naturelles ou humaines. Les signes linguistiques entretiennent avec ce qu’ils signifient, indiquent un apport conventionnel. Le rapport est institué et reconduit ou modifié par le groupe social qui en fait usage en parlant. Ce qui signifie qu’il n’existe aucune relation intrinsèque entre les signes linguistiques et ce qu’ils indiquent, que le lien entre le signe et ce qu’il Indique est arbitraire : il aurait pu être autre. (Cf : Saussure, Le cours de linguistique générale : l’idée de sœur n’est liée par aucun rapport avec la suite de sons qui composent le mot sœur.
La preuve en est les différentes langues humaines : si un lien naturel par exemple existait entre les sons des mots et ce qu’ils ésignent, il n’y aurait qu’une seule langue humaine. Mais que les signes aient un sens institué, conventionnel, cela signifie aussi que les individus n’ont pas le loisir de prendre un mot pour un autre : ce ne sont pas les individus qui décident, mais le groupe, les usages collectifs, l’adoption collective des signes et de leurs sens, y compris de leur glissement, leur métamorphose.
Avec justesse, Saussure suggère de ne pas dire arbitraire, mais immotivé : il n’y a aucune raison ou motivation pour q 8 OF suggère de ne pas dire arbitraire, mais immotivé : il n’y a aucune aison ou motivation pour que tel signe signifie ceci plutôt que cela, mais c’est ainsi pourtant. La lecture des signes de cette nature suppose la connalssance du sens des signes, cest-à-dire un apprentissage ignoré et rapide avec la langue maternelle, long, volontaire et souvent difficile avec les autres langues. La pluralité des groupes sociaux explique la pluralité des langues. ) 2 ) Tous les langages sont-ils parlés ?
Ces définitions des langues ou langages et des signes permettent de comprendre que toutes les langues ne sont pas parlées, et donc ne supposent pas le langage comme faculté. Cest du reste our cette raison que la question de savoir si tous les êtres qui communiquent au moyen d’un langage parlent. En effet, il apparait que certaines langues ne sont pas parlées mais utilisées par nous pour exprimer quelque chose et le communiquer mais en dehors de toute verbalisation, comme toutes les langues symboliques (envoi de fleurs, code vestimentaire) ou les codes de signaux (signalisation routière).
Ces langages peuvent être conçus et interprétés dans les langues naturelles, mais elles ne sont pas parlées comme telles puisque c’est impossible. Rq : Il faut distinguer la parole de la seule phonétisation, de ‘utilisation de la voix : les sourds-muets parlent sans phonétiser en ce qu’ils disent bien quelque chose à quelqu’un. Ce qu’on appelle le langage des signes est donc une langue parlée. Mais, il y a plus : on peut détecter la présence de langues comme telles en dehors même PAGF langue parlée. elles en dehors même d’une quelconque intention expressive et communicationnelle, c’est-à-dire sans qu’un être décide par des signes de dire quelque chose, y compris sans parler. C’est le cas par exemple des langages « naturels » que sont les indices : ils ne sont des signes que par un être qui sait qu’ils sont les effets de elles ou telles causes. Par exemple, la lecture des symptômes cliniques, celle de la gestuelle de quelqu’un comme expression de ses états intérieurs.
Dans tous ces cas, on a affaire à des signes expressifs et lisibles, différenciés et porteurs d’une signification en dehors de toute intention expresslve et communicationnelle. Rien ne parle : on fait parler des choses après avoir compris qu’elles ne sont pas que des choses, mais des signes en tant qu’elles sont les effets visibles qui accompagnent toujours et spécifiquement certains événements qui en sont la cause. Comme les boutons qui révèlent la rougeole.
Cest en cela que consiste interpréter : transformer en signes, plus exactement en indices, des réalités qui n’en sont pas immédiatement. Ce qui vaut aussi avec les discours qu’on peut tenir pour des indlces de choses qu’ils ne disent pas ou qu’ils disent malgré eux. Mais, on peut aller encore plus loin en éliminant toute subjectivité : entre deux ordinateurs, il peut y avoir de la communication qui utilise un langage commun dans lequel l’information est codée par l’émetteur et interprétée par le récepteur sans que cela ne suppose une intention 76